WILD THINGS FACTORY BY ADELINE LOBBES

Article écrit par Adeline Lobbes

Wild Things Factory (WTF) à Audrey :

WTF : Comment a débuté ton combat pour la cause animale? Et quel en a été le déclencheur?

Audrey : Honnêtement, je ne crois pas qu’il y ait eu de déclencheur particulier. J’ai grandi entourée de nature, d’animaux, et je n’ai jamais pu supporter leur souffrance. Le militantisme est venu à moi lorsque j’ai voulu m’impliquer davantage en parallèle de mes études.

WTF : Comment vous est venue l'idée de ce tour du monde de l'éco-volontariat dans les centres de protection et de réhabilitations pour animaux ?

Audrey : Il y a eu plusieurs facteurs d’influence. Tout d’abord, les récits d’aventuriers m’ont toujours fasciné, à travers les livres de Jack London, l’histoire de Christopher Mc Candless, la vie de Jane Goodall … et il me tardait de prendre à mon tour mon sac à dos. Ensuite, j’avais soif de découverte tout en donnant un sens à ce voyage, et c’est ainsi que j’ai monté mon projet autour de la cause animale.

En effectuant des recherches pour être volontaire à l’étranger, je me suis rapidement rendue compte que beaucoup « d’organismes d’envoi » profitent de l’engouement de l’éco-tourisme / l’éco-volontariat pour prendre des frais et se faire des bénéfices sur le dos de bonnes volontés.  Ces missions ne correspondent pas à de réels besoins locaux. J’ai alors privilégié les petits centres de soin et j’ai souhaité les mettre en avant à travers la plate forme de mon site internet.

WTF : Vous êtes partie 1 an à travers différents pays pour cela, pouvez-vous nous livrer un cours résumé de ce que vous avez appris au cours de cette année?

Audrey : Le voyage développe souvent les sens, par instinct de survie sans doute. On se connecte plus facilement à son intuition, à son sens de l’orientation, à ses sensations lors de rencontres avec des personnes positives ou négatives… Il est ainsi plus facile de détecter un danger.

Le voyage a forgé ma patience et m’a poussé dans des situations d’inconfort et de fatigue auxquelles je m’attendais mais qui étaient parfois difficiles.

Etre une femme à l’étranger a été majoritairement un avantage car les gens étaient pour la plupart bienveillants.

Cette année m’a renforcé dans l’idée que rien n’est figé et que tout est possible, à partir du moment où l’on s’en donne les moyens et qu’on le veut vraiment. Il n’y a pas d’autres barrières que celles que l’on se crée.

WTF : Je vais avoir une question dérangeante peut-être... Avez-vous visité à des structures qui, sous couvert de protection des animaux sauvages, en font plus ou moins le trafic (via des structures comme des zoos, parcs zoologiques etc...) ?

Audrey : Je garde un mauvais souvenir d’une structure en particulier qui manquait de sérieux quant aux soins apportés aux animaux blessés (certains animaux restaient à l’abandon dans des cartons ou des cages sans nourriture, sans soin), et qui, afin de maintenir l’ouverture au public, réduisait ses relâchés ou maintenait en captivité des animaux qui auraient dû retourner à la vie sauvage. On ne peut pas vraiment parler de trafic, ni de zoo, mais je ne conseille pas cet endroit aux éco-volontaires. Je ne me suis pas entendue avec les gérants du centre qui ont refusé de discuter de tout cela. Je savais à l’avance que j’assisterai probablement à cela au moins une fois sur l’ensemble des centres.

Il existe des structures dites « centres de soin » qui sont des zoos et dont je me méfie beaucoup. Leur but est purement lucratif. Le séjour est payant et très cher pour les bénévoles, et, de plus, il est ouvert au public. Les bénévoles font le travail de gardiens de zoo et l’ensemble est un business sur le dos de la cause animale !

WTF : Depuis votre retour, qu'est ce qui a changé dans votre vie?

Audrey : Je suis passée de végétarienne à quasiment végétalienne, afin d’être davantage cohérente dans un mode de vie luttant contre l’exploitation des animaux. Je passe le plus clair de mon temps à militer,  alors que je ne le faisais que partiellement auparavant, en alternance avec les voyages et la musique. Du coup, je ne suis repartie que 2 semaines à l’étranger en l’espace de deux ans !

WTF : Avez-vous d'autres projets en cours s'inscrivant dans cette même démarche?

Audrey : A l’heure actuelle, pas réellement mais j’espère poursuivre le même type d’expérience en Afrique, en 2015 ou 2016. Plusieurs structures ont besoin d’aide, notamment auprès des chimpanzés. J’aimerai avoir l’occasion de repartir en Alaska et en Indonésie où je garde des souvenirs incroyables des paysages et de la faune sauvage présente.

WTF : Avez-vous toujours envie de vous impliquer autant, voire encore plus pour la cause animale?

Audrey : Toujours plus ! Je ne me verrai pas vivre sans lutter pour les droits des animaux, c’est vraiment ce qui m’a toujours tenu à cœur de faire. C’est frustrant de ne pouvoir faire plus de là où je suis, et de ne pas avoir les outils pour agir davantage. C’est un long combat mais le respect que je porte à tous ces êtres vivants qui subissent chaque jour les atrocités de l’homme est un moteur qui me permet d’avancer et de conserver toute ma motivation.

WTF : Si vous pouviez délivrer un message qui serait écouté par le monde entier, quel serait-il ?

Audrey : Chacun a le choix de respecter ou non les autres êtres vivants de cette planète, à travers ses paroles et ses actes. Ce choix est considéré comme une vaste liberté où la conscience n’est plus, mais où l’argent domine. Le monde n’est devenu qu’un tas de dollars noircis par la pollution, les humains y sont trop nombreux et malheureux, on met sous cloche les beautés de la nature pour mieux détruire le reste. J’ai choisi de faire parti du changement. Et vous ?

Merci Audrey d'avoir pris le temps de nous répondre et de nous faire partager ton expérience.

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